Les étapes de la création d’un jardin partagé en milieu rural
1. Amorcer un projet collectif
Le point de départ est souvent une poignée de citoyens animés par un même désir : cultiver ensemble. L’idée peut émerger lors d’une réunion de quartier, d’un conseil municipal ou d’une assemblée d’une association locale.
Une anecdote intéressante nous vient de Fleurac, un petit village niché au cœur de la vallée. En 2019, c’est à la suite d’une fête des voisins qu’une première discussion informelle a eu lieu. Quelques mois plus tard, le futur jardin s’organisait déjà sur un terrain communal délaissé ! Les habitants ont commencé par poser des questions pragmatiques : où trouver un terrain ? Quel modèle d’organisation choisir ?
2. Trouver un terrain et le financer
Les terrains appartiennent souvent aux communes, mais il arrive qu’un agriculteur ou un particulier mette une parcelle à disposition. En Dordogne, la taille des jardins partagés varie entre 500 m² et plus de 2000 m² selon la disponibilité foncière.
Pour financer les aménagements - clôtures, outils, cabanons -, de nombreuses initiatives s’appuient sur des subventions de la région Nouvelle-Aquitaine, les aides des parcs naturels régionaux ou des campagnes de financement participatif. Par exemple, à Champagnac-de-Belair, une cagnotte citoyenne sur internet a permis de récolter 2500 euros pour installer des bacs de culture hors-sol, adaptés aux personnes à mobilité réduite.
3. Élaborer des règles et sensibiliser
Une fois le projet lancé, il est essentiel d’instaurer des règles de fonctionnement claires : qui entretient quoi ? Comment partager équitablement les récoltes ? Au jardin partagé de Montignac-Lascaux, un tableau affiché à l’entrée du site permet aux utilisateurs de noter leurs heures de bénévolat et de coordonner les actions (semis, récolte, arrosage). Des ateliers réguliers y sont également organisés pour initier aux techniques de permaculture.
En outre, sensibiliser les habitants – y compris les scolaires – est souvent clé pour assurer la pérennité du projet. Les écoles de Dordogne, comme celle de Thenon, utilisent souvent les jardins partagés comme support pédagogique pour parler d’écologie et de cycles naturels.