En zone rurale, les voiries communales représentent souvent l’artère principale de la vie locale. Elles donnent accès aux habitations, exploitations agricoles, écoles ou lieux culturels. En France, près de 1 million de kilomètres de routes sont classées comme « communales » (source : AMRF, Association des maires ruraux de France). Mais gérer cet immense réseau est un challenge.
Une répartition des responsabilités bien définie
Contrairement aux routes nationales ou départementales, qui relèvent de l’État ou des Conseils départementaux, les voiries communales sont sous la responsabilité des mairies. Dans les petites communes, cela signifie que le maire et son conseil municipal doivent arbitrer les priorités : quel chemin refaire cette année, quelle allée stabiliser en urgence après une intempérie ?
Ces décisions ne sont jamais anodines, car le choix des investissements peut avoir des impacts directs sur la sécurité des habitants et le développement économique local. Par exemple, dans les zones agricoles, négliger la réfection d’un chemin d’accès risquerait d’isoler des exploitants.
Quel budget pour leur entretien ?
Le nerf de la guerre, ici comme ailleurs, reste le budget. En 2020, le montant moyen des dépenses d’entretien routier des petites communes était d’environ 23 € par habitant (source : La Gazette des Communes). Une somme modique quand on connaît le coût des enrobés ou des travaux de renforcement, souvent nécessaires face à la dégradation naturelle ou aux intempéries récurrentes.
Les mairies peuvent solliciter plusieurs aides pour compléter leurs ressources : dotations de l’État (via la DTER, Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux), partenariats avec des intercommunalités ou encore le soutien ponctuel d’organismes comme les agences de l’eau, lorsqu’il s’agit de gérer les réseaux liés aux fossés ou aux ruissellements.
Des pratiques d’entretien pas si simples
L’entretien ne se limite pas à poser du bitume. Dans les zones rurales, les élus jonglent souvent avec plusieurs techniques :
- Reprofilage des chemins non revêtus, très utilisés par les engins agricoles ;
- Stabilisation des terres fragiles avec du gravier ou des géotextiles ;
- Installation de panneaux et de dispositifs de sécurité adaptés aux routes sinueuses ;
- Gestion des abords (fossés, haies, talus) où l’écologie a de plus en plus sa place.
Un exemple récent, près de Thenon : suite à des orages violents, une commune a embauché une équipe spécialisée pour restaurer un vieux chemin de pierre menant à une ferme isolée. Ce projet a non seulement favorisé le travail agricole, mais aussi ravivé des pratiques locales de la maçonnerie traditionnelle.