L’enjeu vital des commerces de proximité dans nos campagnes
Un chiffre posé suffit souvent à comprendre l’urgence : entre 1980 et 2020, la France a perdu près de 50 % de ses commerces indépendants de proximité en zones rurales (source : ministère de la Cohésion des territoires). La Dordogne n’échappe pas à cette tendance. Dans les petites communes, voir la fermeture définitive d’une épicerie ou d’un café n’est pas qu’un drame économique : c'est souvent une fracture sociale et culturelle.
Les commerces de proximité sont bien plus que des lieux de consommation : ce sont des moteurs des interactions sociales. Ils accueillent les discussions spontanées entre voisins, brisent l’isolement de certains habitants – notamment les personnes âgées – et permettent aux municipalités de rester vivantes. En somme, un commerce local est l’un des derniers fils de la sociabilité dans des territoires parfois fragiles économiquement. Leur disparition peut engendrer un effet domino dévastateur.
Quand le commerce devient symbole de résistance
Les fermetures de commerces renvoient souvent à une fatalité, celle du déclin démographique ou de la centralisation des activités vers les grandes villes. Pourtant, l’éclosion d’initiatives citoyennes montre bien que ces espaces ne sont pas condamnés. À Saint-Léon-sur-Vézère, par exemple, la réouverture d’une épicerie associative a redonné vie au village. Portée par une dizaine de bénévoles passionnés, l’enseigne privilégie les produits locaux et devient un lieu hybride où se mêlent animations culturelles et ateliers culinaires.
Chaque réouverture incarne une forme de résistance : garder la vie au cœur du lieu. Les mobilisations citoyennes traduisent une envie de "reprise en main" de ce lien vital avec la localité. Loin d’être un simple caprice nostalgique, ces projets permettent aussi de booster la résilience locale face à une époque d’incertitudes économiques.