L’académie passe de Bach en Bach
Arrivés vendredi soir, le 4 août, les « Académiciens du Périgord Noir » font leurs gammes en vue des représentations du samedi 12 et du dimanche 13 août dans l’Abbaye de Saint-Amand-de-Coly. À leur programme, la famille Bach, qui compte une centaine de musiciens, les stagiaires interpréteront des œuvres de Georg Christoph (1642-1697), Johann Christoph (1642-1703), Johann Mickael (1648-1694), Johann Ludwig (1677-1731) et Johann Sebastien (1685-1750).
Cette année, j’ai assisté au concert de restitution de l’Académie, placé latéralement, ce qui ne gêne en rien l’écoute, l’acoustique de l’Abbaye se révèle une merveille. Là où j’étais placé, j’ai pu observer le travail d’Iñaki Encina Oyón qui dirige l’ensemble, ce fut instructif. Déjà, le photographiant lors des répétitions, j’ai eu des difficultés à capter une expression intéressante. En concert, il baigne dans la musique, se fond avec elle, ne regarde pratiquement pas chanteurs et musiciens ; souvent il ferme les yeux ou regarde le ciel paupières mi-closes. Ses mains caressent l’air quand la musique le réclame, si les chants sont plus enlevés, il chante avec les chœurs. Une communion musicale.
Jeudi 10 août en fin de journée dans l’Abbaye on pouvait entendre la répétition avec l’ensemble des participants, la formation était composée à ce moment-là de quatre chanteurs solistes, huit chœurs et sept musiciens sous la direction d’Iñaki Encina Oyón, pour la deuxième année consécutive. On répétait, « Meine Freundin, du bist schön » (Que tu es belle ô ma compagne) de Johann Christoph Bach (1642-1703).
Excepté Adriana Bignani Lesca (alto-mezzo-colorature) qui a un parcours professionnel, les stagiaires sont au niveau des études, même si cela ne s’entend pas. Certains reviennent, plusieurs fois à l’académie, l’ambiance semble y être excellente comme l’ont déclaré Chloé Leruth (soprano) et Hugo Santos (baryton-basse), un jeune Bergeracois qui a déjà participé à l’Académie l’année dernière.

Maryse Castets a été une nouvelle fois la professeure de chant, déjà l’année dernière je l’avais déjà croisée et lui ai consacré une partie d’un article, en bas. Cela fait quinze ans qu’elle a abandonné le chant, elle a eu la sensation de se faire couper les ailes, un choix forcé. Le chant c’était sa vie, elle s’était battue pour lui, pour être sur scène. N’ayant plus la faculté de se déplacer comme ce métier l’exige, elle est devenue professeure au PESMD Bordeaux Aquitaine, mais quelle professeure ! Ces élèves ne tarissent pas d’éloges, elle ne leur passe rien, est exigeante, sans être agressive, elle leurs dit ce qu’il y a à dire, pour leur bien, et c’est ce qu’ils attendent. Elle cherche à faire ressortir la personnalité de ses élèves, le chant c’est la personnalité, la tête, l’âme.
Le patrimoine et les paysages de la Dordogne ne sont pas étrangers à l’attrait de ce stage de haut niveau. Maryse Castets aime les paysages vus du haut des vallons, ce que l’on voit en sortant de Saint-Amand.